L’invitation d’un artiste en résidence en 2013 est en relation avec un projet d’exposition en 2014 dont le titre Fabrique, tente d’interroger le patrimoine industriel très représenté à Saint-Claude, et la mémoire ouvrière.
Cette problématique est abordée au musée par des peintures de la fin du XIXe siècle – XXe siècle mêlées à des œuvres contemporaines (photographie, installation…) sous le titre génerique : Fabrique. Le monde du travail est en écho avec le contexte local qui a vu naître au début du XXe siècle la coopérative devenue la maison du peuple puis La Fraternelle, lieu culturel qui garde encore les traces des événements historiques et politiques traversés par les diverses mutations sociales du siècle dernier. Cette thématique particulièrement d’actualité intéresse de nombreux artistes qui apportent leurs réponses artistiques à un domaine professionnel qui a subit de nombreuses mutations dans un cadre économique et commercial devenu mondial. Ce rapport plus large au monde du travail, cette mondialisation est au coeur des préoccupations des usines françaises, Saint-Claude en étant le reflet à l’échelle d’une petite ville de province.
Alain Bernardini, propose des œuvres qui sont produites dans le cadre de sa résidence et qui viennent rejoindre la sélection des œuvres de l’exposition Fabrique. Cet artiste met en scène depuis plusieurs années une autre représentation du monde du travail. Des employé(e)s d’usines diverses deviennent des modèles et des acteurs de scènes photographiques et vidéographiques qui montrent l’activité des salariés, le travail rejoué par les ouvriers eux-mêmes ou deviennent des portraits hiératiques. Il demande donc aux salariés de réaliser des actions qui les représentent dans des situations de pauses, d’inactivités, de jeux, d’interdits. Une sorte de défi commun aux clichés sur le monde du travail.