L’architecture industrielle a modelé le paysage de la ville de Saint-Claude en se logeant au creux des montagnes environnantes. La présence d’ateliers familiaux, de petites et moyennes entreprises au coeur de la ville puis autout, ont profondément marqué son urbanité au sein d’une nature repoussée à ses portes.
"Fabrique" est une exposition qui tient compte de cet environnement, en le réinterrogeant par le prisme de l’art. Quelles représentations le XIXe siècle donne-t-il du monde du travail, période de révolution industrielle pleine de promesses? Comment les artistes actuellement s’approprient-ils ce sujet ? L’usine — dont la représentation romantique s’attache à la beauté de son architecture — telle un paysage postimpressionniste, laisse place à une peinture plus documentaire et réaliste, dévoilant les hommes au travail. Les grands formats font écho à la peinture historique, la Grande histoire rejoignant celle plus modeste et anonyme du monde ouvrier. L’invitation en résidence d’Alain Bernardini a été une manière d’entrer à l’intérieur des usines, à la rencontre des différents acteurs qui les composent, et de laisser l’art prendre sa place au musée, enrichi de toutes ces expériences. C’est dans ce va-et-vient entre l’institution, l’artiste et la fabrique que se situe le propos de la résidence, puis de l’exposition.