Françoise Pétrovitch (Chambéry, 1964 - ) poursuit une œuvre singulière dont la base est le dessin (lavis et encres sur papier, sérigraphies, wall drawing…) qui prend forme ensuite dans l’espace à travers des sculptures et installations en céramique ou en verre soufflé. Cette approche plus environnementale développée à partir du début des années 2000 est une manière de concrétiser davantage une pensée déjà présente dans ses dessins ; celle du passage, de la frontière entre plusieurs états qui n’ont de cesse de se transformer dans ce temps qui relie l’enfance à l’adolescence, l’âge adulte au statut de femme, puis de mère... faisant ressurgir la mémoire naïve et monstrueuse à la fois de notre histoire. La réalité se mêle à l’étrangeté dans un univers fantasmagorique qui lui est très personnel. Le changement d’échelle, tant dans le dessin que dans les pièces en céramique, est fréquent dans son travail et nous fait appréhender ses modèles comme des figures monumentales qui s’imposent à nous, ou a contrario comme des « familiers » aux dimensions des jouets d’enfants.